Un dimanche à la campagne
Description
Encore un titre énigmatique. Nouvelle réflexion sur le vide, le cocon, la larve, les corps, sur un souvenir de campagne, où de grandes feuilles de tabac sèchent dans la grange. Olivier Estoppey reprend, à l’occasion d’une invitation à exposer à l’Espace culturel d’Assens, en Suisse romande, la thématique du passage de la vie à la mort qui parcourt l’ensemble de son oeuvre. C’est la barque, cette fois, qui constitue l’élément central de l’installation : une sorte de sarcophage inversé avec l’image du gisant comme fondement même de sa structure. Un mannequin de bois articulé, peint, emboîté sur le couvercle, semble vouloir s’en échapper. Tout autour de cette barque funéraire, cocons gris et noirs, vingt et un objets de béton suspendus. L’installation sera achetée et présentée par le musée d’Art de Sion, dépouillée de la barque centrale. Nous assistons à une forme de retour au dessin primitif, comme si la matière redevenait dessin : le béton projeté rejoint la mine de plomb, des noirs et des gris profonds, dans un espace parfaitement saturé. Ces sortes de cocons sont aussi un habit pour l’hiver, de grands trous noirs laissent passer d’hypothétiques bras, grands trous noirs pour s’accrocher aux murs des granges, comme un ensemble tragique qui attend sans espoir. Des larves, des chrysalides, sur le chemin de quelle mutation?